feulefeu - FEU LE FEUhttp://feulefeu.cowblog.frIci tout est vrai, à quelques phonèmes près...CowblogfrSat, 22 Jun 2019 17:01:11 +0200180http://feulefeu.cowblog.fr/38-3279646.html38


Voilà que s'ouvre le 38ème chapitre... 
Joyeux anniversaire, T(om)beau.

Le dernier arrêt de ce voyage, c'est ici, si tu l'acceptes : 
youtu.be/SMOxCZ-1CJI
Prends soin de toi,



A(b)ysse

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http://feulefeu.cowblog.fr/commentaires-3279646.htmlSat, 22 Jun 2019 17:01:00 +0200http://feulefeu.cowblog.fr/38-3279646.html
http://feulefeu.cowblog.fr/37-3279645.html37 EPILOGUE


Tombeau,
Je te laisse
ce chant
libre

Puisses-tu y développer,
dans la langue de ton sang,
d'inséparables
mélodies
d'oiseaux

[...]
 

 
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http://feulefeu.cowblog.fr/commentaires-3279645.htmlSat, 22 Jun 2019 16:56:00 +0200http://feulefeu.cowblog.fr/37-3279645.html
http://feulefeu.cowblog.fr/36-3279644.html36Est-ce que j'écoute Maria ? Peut-être.

Alors que vais-je enterrer dans tes bras, Tombeau ? Notre séparation ? Notre amour ? Mon venin ? La fin de notre corrida, ton Indulto ? Est-ce que l'on se rejoint au lac mauve ou bien l'ai-je rêvé ?

Tombeau : "Qu'est-ce que tu choisis, pour la fin de cette histoire, Abysse ?"

Abysse : "J'ai déjà choisi, non ? Un seul choix, tu disais. Naître"

Tombeau : "... Tu parles bien du verbe qui commence par un N ?"

Abysse : "Oui"

Tombeau : "et se termine par un... R ?"

Abysse : "Un R ?"

Tombeau : "Oui, un air funèbre de requiem..."

Devant mon incompréhension, tu m'allonges sur cette herbe dégarnie qui respire une forte odeur de terre et disposes autour de moi les petits cailloux et fleurs que tu as glanés, dessines ma silhouette. Mausolée.

Tombeau : "Naîtremourir, c'est le même verbe. Mourir est seulement un prolongement de l'expérience de naître. C'est le même choix, la même fièvre"

Abysse : "Que l'on a déjà fait"

Tombeau : "Naître ou ne pas naître..."

Abysse : "Mourir ou ne pas mourir ?"

Tombeau : "L'unique question..."

Abysse : "Je n'étais jamais née, je crois. Aujourd'hui je suis prête à choisir. Et je choisis de naître à toi, qu'à toi"

Tombeau : "..."

Abysse : "Choisis de mourir à toi"

Est-ce que tu t'allonges sur moi, de ton poids de Tombeau ? Je ressens nos caresses, la nudité de nos désirs, le jean que tu dégrafes d'une main puis ton corps qui entre à nouveau en moi, avec douceur et précautions. Le mien se fait liquide, ondule, se mêle au ballet de cercles qui naissent sur le lac. Une fine pluie. Je me noie à jamais dans tes yeux de Tombeau, dans ton regard magnétique qui m'aspire. Je bois, je bois sans répit à cette source d'amour dont tu m'abreuves, jetée sur mes déserts de sel. Nos corps qui s'aiment déjà horizontaux, peut-être prémisses à l'autre monde ?
Ce soir qui tombe, égal et pourtant si différent des autres.

Car contre toi, Tombeau, je n'ai pas peur de cet R funèbre, pas peur de la fin du verbe.
Ensemble, s'incarner.
J'ai l'honneur d'avoir vécu cette rencontre décisive.
J'ai l'honneur d'aimer un homme.
En dehors de l'arène,
remercier la vie.
A l'horizontale, à danser nos désirs, jouir sous mon Tombeau, noyée dans tes yeux de caresses.
Emportés, comme carcasses, à l'océan.
Où va-t-on ? Et surtout, y va-t-on vraiment ensemble ?
Peut-être,
peut-être pas.
Peut-être refuseras-tu l'eau pour apprendre le ciel,
pour une vie qui carillonne.
Je ne sais pas.
Et parfois, ça n'a pas d'importance
de savoir.
Car dans cette première nuit d'été
qui ne goûte pas la brûlure,
sous tes mains miracle :
Naîtremourir.
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http://feulefeu.cowblog.fr/commentaires-3279644.htmlSat, 22 Jun 2019 16:54:00 +0200http://feulefeu.cowblog.fr/36-3279644.html
http://feulefeu.cowblog.fr/35-3279643.html35Maria me dit, émue : "vous avez vécu une très belle histoire". Elle a une voix apaisée que je ne lui connais que peu. Mais elle ajoute que je dois en faire le deuil : "on ne peut pas reprendre une histoire trois années plus tard, Abysse. Ca serait nécessairement une histoire tout à fait différente. Et de toute manière, il sait que vous êtes seule mais ne vient pas à vous. Il reste dans sa relation. Son choix, c'est Carillon. Vous ne pouvez pas risquer de bouleverser à nouveau sa vie".

3 ans d'exil
3 révolutions pour la Terre
40 révolutions lunaires

Est-ce suffisant pour ne plus se reconnaître dans l'amour, après s'être émerveillé de l'autre ?
Je ne sais pas.
Je ne veux pas y croire.

Maria m'encourage à écrire, mettre en mots cette histoire pour la clore.
Voilà pourquoi ce texte existe, Tombeau.
C'est un témoignage où tout est vrai, je crois, à quelques phonèmes près...
C'est un livre de deuil.

Le deuil d'une histoire, la naissance d'une autre. Différente, bien sûr. Je ne sais pas ce qu'elle sera. Même si je sais ce que j'aimerais qu'elle soit.

Si un jour ce texte existe à tes yeux,
tu peux choisir de l'ignorer.
Tout ce qui vit ici n'appartient qu'à mon regard,
à mes croyances.
Tu es libre que ça ne soit pas les tiennes,
libre de ne plus vouloir voir à travers mes yeux,
libre d'écrire ta propre histoire
de nous ou de toute autre chose,
libre de traduire ton vécu autrement qu'avec des mots,
dans ton langage de serpent
ou ton langage de peintre.

Mais, si tu le souhaites, je te laisse libre notre épilogue.
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http://feulefeu.cowblog.fr/commentaires-3279643.htmlSat, 22 Jun 2019 16:32:00 +0200http://feulefeu.cowblog.fr/35-3279643.html
http://feulefeu.cowblog.fr/34-3279642.html34Depuis trois ans sans toi, j'ai l'impression de te croiser sans cesse. Je n'arrive pas à n'y voir que des coïncidences. Est-ce ce que l'on appelle "synchronicités" ? Mon destin semble emmêlé au tien, peut-être ne pouvons-nous simplement pas lutter contre l'attraction qui nous unit. J'aimerais que ce soit ça.

"Il est possible d'observer en moyenne, selon les statistiques, une étoile filante par heure".
Deux étoiles filantes en quelques minutes, c'est au-delà des statistiques, c'est sûr. Mais si ça n'était que ça ? Cette quête éperdue de sens là où il n'y a peut-être que des hasards heureux et malheureux. Maria dit que les hasards ne sont ni heureux, ni malheureux. C'est déjà y mettre un sens. Ils sont simplement hasards. Je ne peux pas admettre qu'elle ait raison.

Tombeau,
s'est-on vraiment,
déments,
d'aimants
aimés ?

Ou est-ce le sens que je veux mettre à cette histoire ?
Et si nous sommes deux y vouloir y graver le même sens, est-ce que cela crée le sens ?

Je ne sais pas.
Je ne sais pas.
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http://feulefeu.cowblog.fr/commentaires-3279642.htmlSat, 22 Jun 2019 16:26:00 +0200http://feulefeu.cowblog.fr/34-3279642.html
http://feulefeu.cowblog.fr/33-3279641.html33"Qu'est-ce qui est de l'art, selon toi, Abysse ?"

Tout. Tout et surtout ta façon d'être entré dans ma vie, Tombeau.
Je te remercie.
Sans toi, je ne me serais pas extirpée de ce qui consume,
Sans toi, je n'aurais pas signé mon armistice,
Sans toi, je serais restée
Sans toit,
Brûlante,
mais sans foyer.

Si tu savais comme ton absence tache mes jours de gouttes de "sans".

Je pense à notre dernière rencontre, en centre-ville, à cette manifestation nocturne, ces micros mal réglés. Moi qui te demande ce que ces gens revendiquent, leur message, car je ne saisis rien de ce qui se dit.
Et toi : "Mais enfin, Abysse, tu n'as pas compris ?... Ils revendiquent chufrrrfrrrrf... ! Il faut chfffrrrrtttt parce que chfffft !"
J'ai ri.

Au fond de moi, j'ai pleuré.
A cet instant, j'aurais voulu parcourir les quatre-vingts derniers centimètres qui me séparaient de toi,
les quatre-vingts centièmes de seconde.
Retrouver notre complicité infinie,
nos caresses,
nos rires,
notre langage.
Te serrer
de toute mon âme.
Et ne jamais plus desserrer.

Mais toujours la cicatrice ronde qui encercle la gorge, les mots qui ne savent pas sortir. Alors, le dire ici.
Je suis désolée Tombeau.
J'aurais voulu ne pas avoir à partir,
car je ne sais pas comment je pourrais revenir.
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http://feulefeu.cowblog.fr/commentaires-3279641.htmlSat, 22 Jun 2019 16:20:00 +0200http://feulefeu.cowblog.fr/33-3279641.html
http://feulefeu.cowblog.fr/32-3279640.html32Tombeau. Je suis le point de finir de parcourir l'écart qui me sépare de toi. Voilà bientôt dix ans que je marche à ta rencontre. Mes dix-huit ans s'apprêtent aujourd'hui à rencontrer tes vingt-neuf. Déjà. L'aube de la trentaine, la lumière plus douce, mon poids différent sur le monde.

Dix ans. Dans ton corps ça a toujours eu un goût de deuil, dans le mien un goût de violence. Mais cette fois, c'est autre chose.

Dix ans. Dix ans que nos corps se sont heurtés pour la première fois, mais peut-être nos destins se poursuivent-ils depuis bien plus longtemps. Je ne sais toujours pas.

J'aperçois la face éclairée de l'océan, respire ce vent qui prend le goût du sel. Mais un goût doux, sans l'amertume de trop de larmes.

Je pensais que ces trois dernières années de cheminement m'éloigneraient de toi. Que toutes ces autres routes, ces nouveaux chemins me porteraient vers d'autres paysages, d'autres corps, d'autres mots, d'autres sangs, d'autres amours, d'autres conclusions, d'autres risques où tu n'es pas.
Pourtant, tout me ramène à toi.
Chaque expérience porte ton empreinte.
J'emprunte le même chemin, dix ans derrière toi.
Errant dans le labyrinthe insensé de l'identité, j'ouvre les mêmes portes et réalise que nous sommes deux proches rayons. Me voilà parvenue à la frontière du même soleil. La poésie de l'amour : réussir à unir deux vers parallèles.

Dix ans. Dix années à se demander "Peut-on sourire dans la brûlure ? Peut-on chanter dans le brasier ?". Il m'aura fallu dix années pour comprendre que la souffrance n'a pas de contours mais des racines, des ramifications, s'étendant, souterrains, à la recherche de l'eau. Où que l'on creuse sur cette terre, on trouve toujours de l'eau. Dix années à m'épuiser à puiser de l'eau à la racine du feu, dans les ramifications de la brûlure. Dix années de saignée et de purge pour oublier le nom de ma lignée, me distancier de leurs fantômes, mettre fin à cette tauromachie morbide. Dix ans pour apprendre que les oiseaux ne sont pas tous migrateurs, que les oiseaux ne sont pas tous rappelés par le feu et qu'on ne peut pas passer sa vie à transporter le soleil. Je quitte ma robe de Fauvette pour celle de Sandre, quand le brasier s'étiole, s'éteint. J'avais oublié que j'étais poisson. Heureusement, tu me l'as rappelé.

Je ne garde du feu que sa chaleur réconfortante, sa lumière irrattrapable, je perds mon hâle. J'apprends à m'ouvrir enfin à des lieux où il ne fait pas soif. A partager la beauté de cet amour dont tu m'as nourrie et que je transporte, aujourd'hui.
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http://feulefeu.cowblog.fr/commentaires-3279640.htmlSat, 22 Jun 2019 16:14:00 +0200http://feulefeu.cowblog.fr/32-3279640.html
http://feulefeu.cowblog.fr/31-3279639.html31A mesure que je m'en extrais, laisser derrière moi des larmes émues face aux souffrances du choeur.

Combien d'enfants ?
Puis combien de femmes ?
Puis combien d'hommes ?
Combien d'entre nous tentent-ils d'apprendre la danse du brasier ?
Combien perdent leur vie à souffler sur les flammes ?
Combien de poissons-chiennes ?
Combien de prisonniers au bout d'une laisse ?
Combien d'yeux marqués par le malheur ?
Combien est-on à implorer les pluies ?

Mais patience, courage à eux, espoir aussi, car ici-haut, finalement, tout meurt.

Feu.

Feu mon père,
Feu sa main sur ma peau-cris,
Feu sa poigne en bout de laisse,
Feu.

Feu l'enfant aux yeux-charbons,
Feu l'étreinte suffocante,
Feu l'armure de mon silence,
Feu.

Feu les courbes de violence,
Feu les robes saignant de rouge,
Feu le cercle des perdus,
Feu.

Feu le sel, les vagues à larmes,
Feu la morsure que l'on croyait indélébile,
Feu le brasier à la langue de "souffre",
Feu.

Et puis...
Dans ces nouveaux jours qui se lèvent au-dessus de l'océan,
Feu le feu,
Feu le feu.
Feu leur putain de feu.

Tombeau, si tu voyais...
C'est exaltant.

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http://feulefeu.cowblog.fr/commentaires-3279639.htmlSat, 22 Jun 2019 16:05:00 +0200http://feulefeu.cowblog.fr/31-3279639.html
http://feulefeu.cowblog.fr/30-3279638.html30Enièmes retrouvailles avec toi, dans mon appartement, mes yeux lourds de larmes. Tu caresses ma main du bout de tes doigts, nommes ta fierté devant ma poésie, ma lumière qui commence à irradier, sans plus être masquée.

Tu chuchotes, les joues dévorées de sourires "tu perds la trace du collier, peu à peu".

Abysse : "Oui, elle s'estompe c'est vrai... et avec elle la brûlure".

Et quand je souffle "Je t'aime toujours, tu sais... de loin...", tu verses une larme dans mes bras en me chuchotant "moi aussi".

J'aimerais te supplier, Tombeau, de partager à nouveau ta vie avec moi, construire ensemble. Mais Maria dit que c'est injuste, de risquer de renverser ta vie une deuxième fois. Et pour dire vrai, je suffoque toujours un peu, je n'arrive pas à dire, les mots restent bloqués.

Cet après-midi-là, tu me confies que tu as essayé l'océan, avec Carillon. Mais tu n'aimes pas l'océan, peut-être, finalement. En tout cas pas comme ça, pas avec elle, pas avec eux. Ca fait peur. Tu voudrais apprendre à voler, maintenant que tu as chassé la tempête. Préservé du naufrage, grâce à elle, grâce à moi. Mektoub.

Tes yeux se plissent quand tu livres ça, comme ça.
Voler. C'est cher d'apprendre à voler, tu ajoutes.

Ca peut coûter très cher, oui. Avant d'apprendre à voler, il faut sûrement apprendre à négocier avec le destin les atterrissages.

Je souris à tes yeux d'oiseau. Longtemps.

Merle,
merle.
Il y a toujours eu dans tes yeux graves d'enfant du malheur une lumière libre prête à prendre son envol.
Et le voilà,
l'envol.

Mais peut-être, je l'espère, peut-être entends-tu ton père souffler dans sa langue d'oiseau, à travers le déluge de mon désir de toi : "Mon fils, ne t'y trompe pas, tu ne peux pas t'envoler sans elle".

Je ne sais pas.
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http://feulefeu.cowblog.fr/commentaires-3279638.htmlSat, 22 Jun 2019 15:59:00 +0200http://feulefeu.cowblog.fr/30-3279638.html
http://feulefeu.cowblog.fr/29-3279637.html29Après toi, Tombeau, je retourne à ma sécheresse de femme, à la fuite des fleuves. Retour à ma soif. J'échoue dans des bars où la poésie esquisse des contours de réconfort, j'y bois les mots de l'autre, approche le cercle, la meute. J'y déclame mes textes, sors de l'ombre, noue des liens. J'y rencontre l'Aride, un homme à la peau de désert, à l'âme sèche, craquelée par la drogue. Il s'abreuve de solitude et se nourrit de son spleen. C'est un rappeur que tu m'avais fait découvrir quelques années auparavant, même si je l'ai oublié. Un poète souffleur de vers. Je m'accroche à ses mots qui résonnent à moi lorsqu'il me souffle son dernier son, "en héritage" :

Nos ombres sont caniculaires, portant le poids d'âmes en tissage,
et dans ces ports de métissage, ma parole n'est que lacunaire.

D'autres densités, jamais miscibles, le rejet s'immisce et se fraie,
la cité des non-admissibles, j'esquisse un rap de balafré.

Je tords tous ces mots de passage, évitant le disciplinaire,
C'est à Hugo ou Baudelaire que je dois mon atterrissage.

Depuis les manuels scolaires, dans leurs rangs suis en dépistage,
Mais j'ai reçu pour héritage un pacifisme sans colère.

De côté, à part, pris pour cible, de l'exclusion je ne souffrais,
L'identité, ma part sensible : tout pour père, mère et mon re-fré.

Je retrouve régulièrement l'Aride dans l'été de la ville, partage avec lui des kébabs, des poèmes, des mots, des sourires, des questionnements suspendus. Dans ces premières esquisses de tendresse, lors d'une virée nocturne, l'on traverse symboliquement les quais juste devant ton Alfa Roméo qui a foulé le sang. Tu es au volant, ouvres ta fenêtre. Je te salue, Tombeau. Sais-tu que tu es magnifique dans ta chemise et ton pantalon blancs ? Je crois que j'aurais dû monter dans ta voiture, ce soir-là, te prendre en otage, ordonner "enfuyons-nous, ne perdons plus de temps l'un sans l'autre". Mais prendre une autre direction. Le destin. L'Aride dit "Mektoub".

Cette même nuit, l'autre m'ouvre les portes de chez lui, dans la cité d'or où s'épuise le soleil, où s'entassent les brûlures en monticules de cicatrices laissées vives. Il enlève sa paire de Nike et découvre son corps sec et musclé sur lequel je m'imprime une première fois.
Alors, c'est cela, le destin ?

Mektoub cruel.

Quelques semaines plus tard, dans ces moments d'apaisement, je pars avec lui à la rencontre du désert, de l'immense et du sable. Partout écrire et baiser, ensemble, seuls pourtant. Dans les ocres de Saragosse, je pensais vivre libre, mais ce qui m'éblouit, c'est ton fantôme, Tombeau.

Durant ces premières années sans toi, je ne connais pas la faim. Des actes de dévoration. Je me comble, me rassasie : bouffe, queues, mots, ce que les autres portent, dans mes interstices. Nourrie. Et puis s'obliger à jeûner. La sensation qui épouse le ventre, ressentir ses contours. Découvrir que ce n'est pas de lui que j'ai faim, ni d'un autre. Seulement de toi, Tombeau. Et cela depuis toujours.
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http://feulefeu.cowblog.fr/commentaires-3279637.htmlSat, 22 Jun 2019 15:41:00 +0200http://feulefeu.cowblog.fr/29-3279637.html