feulefeu

FEU LE FEU

Vendredi 21 juin 2019 à 16:31

Tu aimes apprendre, te nourrir. Tu t'intéresses à tout. Tu dénudes les ordinateurs comme corps de femmes, les décortiques. Tu les écoutes, sais parler leur langage de serpent, sais danser leur java, traduire la vie en variables, conditions, boucles, fonctions. Tu sais que chaque mot porte un poids, ça te rend précautionneux, là où moi je balance tout avec fracas. Tu sais protéger, tu sais être pare-feu, aussi.

Tu me parles d'intelligence artificielle, Tombeau, et tout cela me questionne. Une machine peut-elle intégrer la main qui étouffe ? Comment modéliser le poids du passé ? L'apprentissage de la peur ? Le génome qui porte ses traces sensibles ? Comment transcrire les innombrables facettes du prisme ? Et mon corps sur ta vie, et ma main sur ta nuque, mon désir flamboyant pour tes yeux de malheur, ce qui rend ma présence familière au milieu de toutes les autres, tout cela pourra-t-il être un jour recréé par une machine, simplement en cultivant des arbres de faux neurones ?

"L'intelligence artificielle pourra écrire des poèmes, mais elle ne les construira pas sur le cri de ses blessures et de ses déchirures", tu dis.
"Alors elle ne pourra pas écrire de poèmes", je réponds.

Dans ton monde de nombres qui m'est parfois inaccessible, à la quête infinie d'un bonheur asymptote, promets-moi simplement que je ne redeviendrai jamais ton inconnue.

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