feulefeu

FEU LE FEU

Vendredi 21 juin 2019 à 13:11

Quelques semaines plus tard, tout de chômage vêtu, tu quittes le placard. On ferme. Tu retournes vivre chez ta grand-mère et m'autorises à te suivre. La poésie est le premier pont qui me raccroche à toi. Le deuxième pont, c'est le corps. On apprend à se joindre, se rejoindre, s'abandonner dans la caresse. Aux désirs souterrains, au fleuve de l'intime, nous dans ces nuits muettes on s'aime aux champs de mimes.

Petit à petit, on dessine les contours d'un amour ronronnant sous les yeux de ton chat Siam. Tu me promènes, entre MacDo à s'observer désir, rires dans le silence des montagnes et cris de l'océan. J'adore ça.

A chacune de nos retrouvailles, je fais claquer un baiser sonore sur tes deux joues. "Pendant combien de temps encore tu vas me taper la bise alors que tu me suces la bite ?", tu demandes. Je crois que ça t'agace autant que ça t'amuse. J'imagine que j'ai besoin d'avoir l'illusion que je peux m'enfuir à tout moment, que rien ne nous lie vraiment. J'imagine que j'ai besoin de me sentir libre, nomade, comme mes ancêtres. Libre, cette illusion. Alors que je vis au bout d'une laisse. Et que ma seule liberté, ce sont tes bras qui me l'offrent.

Ensuite, apprendre à se rencontrer au-delà du ballet de ces carcasses qui se heurtent, se mélangent et s'unissent. Apprendre à prendre soin, à offrir de la tendresse et des mots drapés de soi. Très vite, entre nous, se tisse et se déploie un langage. Un langage rocheux, parfois, source, souvent.

Auprès de toi je vais apprendre qu'aimer, cela peut être autre chose que la fuite et l'ignorance.
Car avec toi, aimer, c'est soumettre à l'autre sa part ensevelie. Le laisser, sablonnier, déterrer l'intime, ensemencer le jardin de son autre regard.
Aimer, avec toi, c'est un duel de chairs, une promesse du sang acceptant d'être dilué à d'autres héritages.
Aimer, c'est le miroir qui offre deux profils du même poème.

Aimer, c'est ce sourire complice que l'on partage et qui fait plisser nos yeux.
C'est croc croc croc, patte de chat, aussi.

Grobs...
Les mois qui passent sans réaliser la force de ce qui se tisse entre deux grands enfants.

La discussion continue ailleurs...

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